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Nous vivons sous une chape de plomb. Notre information est formatée, bollorée, lagardèrisée, bouyguisée, déguisée. La télé, toutes chaines confondues, JT et magazines, y compris les jeux et la publicité, la radio et la presse, chloroforment, à longueur de journée. Le "patient" regarde, écoute ou lit, dans un demi-sommeil, dans une vraie léthargie. L'info dégouline, gluante, à longueur d'antenne, le matin, à 13 heures, à 20 heures sur TF1, sur l'A2, sur la 3, sur Arte. Elle nous paralyse comme le prédateur immobilise sa proie.
Et comme ca ne suffit pas, on a droit, en plus et sans supplément, à Ce soir ou jamais, au Grand format, à Envoyé spécial ? Ca se discute... On n'est pas couché ! Vivement dimanche, c'est Capital...dès fois qu'on n'aurait pas compris l'info préssurisée des JT !
On quitte Lhassa pour le Dalaï-Lama, ses moines oranges, qui préparent leur "révolution" de même couleur" contre ces "chiens de Pékinois" ! Des images de Bagdad. Le sang coule. C'est la faute aux terroristes. Pas aux GI. La caméra se braque cinq minutes sur une dizaine de protestataires de Reporters Sans Frontières au Trocadéro, et cinq secondes sur trente mille lycéens qui réclament des profs'. Le présentateur nuance ses informations. Il pleure sur un fait divers surdimmensionné, puis prend l'air satisfait : Sarkozy et Fillon annoncent de nouvelles restrictions.
La radio envahit les foyers, dès potro-minet. La voix du patronat dans tous ses états : Nicolas Demorand, Jean-Marc Sylvestre, Bernard Guetta, vous racontent, à heure fixe, ce que vous devez pensez, dans la journée, de la crise économique, du gouvernement (et des mesures "indispensables" qu'il prend), de l'Europe nécessaire et bienfaisante, des mauvais génies qui nous gâchent la vie, les Poutine, Ahmadinejad, Chavez et compagnie. Et gare au malheureux contradicteur qui ose, dans les "débats", faire un commentaire, jugé infamant. Cet intrus a dû, pour cela, passer le filtre de la censure et, au micro, changer subitement de question. On le renvoie dans ses foyers, sans ménagement. Ah mais !
Puis arrive avril, et avec les premières feuilles vertes, les fleurs multicolores, un vrai coup d'air frais : LE PLAN B est revenu ! C'est la joie dans les chaumières. Un journal qui ose écrire noir sur blanc tout ce que nous pensons ! Point de médias, ni de journalistes tabous. Tout ce que chacun de nous garde sur la patate, est exposé publiquement, sans fard et sans pirouette.
Dans ce numéro : quatre pages pour battre à plates 'coupures' l'Union européenne, puis une "plongée dans la glu humanitaire", le "presse-Bouton" à la Société Générale, ensuite des "brèves" et des pas mûres, le "catalogue" de mai 68, "Nanterre occupe Libération", sans oublier "le procès de Christine Ockrent"...
Laissez tout en plan...pour courir acheter LE PLAN B.
Cet ami vous attend !
