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Apres la consultation interne au PCF sur la « Base Commune » 

 

Une lettre ouverte du PRCF aux initiateurs du texte « Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps », notamment aux camarades Gerin, Burricand, Andréani,  Karman, Dang Tran…
Copie aux camarades H. Alleg et H. Martin…

 

          Et plus largement aux membres encore communistes du PCF

Cher(e)s camarades,

 

Les résultats de la consultation sur la « base commune » du prochain congrès du PCF appellent de notre part les remarques suivantes :

-le score obtenu par le texte, 24 %, est intéressant et positif même s’il est loin des espoirs exagérés nourris par certains camarades qui espéraient, malgré les démentis répétés de l’expérience, « renverser la direction mutante » et remettre le PCF sur les rails de la lutte. Cependant, le PRCF se félicite d’autant plus de ce résultat que sa conférence nationale, tenue les 25 et 26 octobre, a fait preuve de maturité politique et de sens unitaire en appelant à voter pour ce texte malgré les critiques justifiées qu’il appelait sur la méthode (mise à l’écart délibérée du PRCF), et sur le contenu, insuffisant à nos yeux notamment sur le nécessaire soutien au syndicalisme de classe, sur la référence au marxisme et au léninisme, et sur l’objectif de sortir la France de l’U.E. supranationale et néo-libérale. Car la dynamique autour du texte eût été plus forte s’il avait été élaboré de manière unitaire et si l’opposition entre camarades cartés au PCF et camarades organisés de manière indépendante n’avait pas été érigée en une barrière politique. Par esprit de responsabilité, les militants PCF proches du PRCF n’ont pas présenté leur propre projet de base commune, ce qui n’empêchera nullement le PRCF de diffuser l’Appel aux continuateurs communistes signé par des centaines de militants, qui a le mérite d’unir les communistes cartés et « écartés », de les appeler à l’unité d’action et de proposer une perspective dépassant le cadre du prochain congrès PCF.

En même temps, force est de constater une fois de plus, comme aux cinq congrès précédents de mutation (sans parler des méthodes utilisées dans les années 70/80 pour censurer les défenseurs du léninisme et autres adversaires du funeste « eurocommunisme ») que l’appareil social-démocratisé du PCF conserve sa capacité de manipulation interne pour filtrer les résultats et susciter de pseudo-oppositions avec l’aide des euro-trotskistes de La Riposte. 

L’écroulement organisationnel du PCF révélé par le scrutin, ainsi que le retrait politique d’une majorité de « cotisants » qui se tiennent à l’écart de la vie de leur parti, sont également des données récurrentes. Comme les fondateurs du PRCF n’ont cessé de le dire, la cohabitation dans le même parti de révolutionnaires et de réformistes mutants et refondateurs est à la fois paralysante et explosive. L’heure des choix décisifs approche. Tôt ou tard ces deux courants, qui se disputent le mot « communiste » mais qui défendent en réalité des classes sociales opposées (celle du travail et celle du capital), se sépareront comme au congrès de Tours de 1920 ; et la seule question qui se pose est de savoir si cette séparation salutaire se fera avant que les réformistes aient parachevé leur œuvre destructive en laissant les mains libres à l’UMPS pour détruire notre pays. C’est pourquoi nous ne partageons pas l’objectif « d’unir la famille communiste », du liquidateur Braouézec au privatiseur Gayssot (mais tout en excluant le PRCF !), ou de créer un « Parti des communistes » indéfini et morcelé en tendances dont les divisions le rendraient a priori incapable d’agir avec discipline face à un ennemi de classe fascisant et en pleine offensive. Notre but stratégique à tous, quelles que soient nos positions tactiques divergentes, ne peut être que de reconstituer un parti communiste de combat, démocratiquement centralisé pour soutenir victorieusement la guerre de classe déclarée que le capital, son UE de malheur et son UMPS, mènent contre notre peuple.

Dans ces conditions, que faire pour servir notre peuple au moment où Sarko-MEDEF, l’UE et « DSK-FMI », liquident l’indépendance nationale, les acquis des ministres communistes de 1945, le pouvoir d’achat populaire, les services publics, et ce qui reste d’emploi industriel, avec la complicité d’états-majors syndicaux qui viennent encore de  poignarder dans le dos la lutte des Renault et des ouvriers des NMPP ?

En réalité, deux voies s’ouvrent devant les vrais communistes.

La première est illusoire, attentiste, conciliatrice et paralysante ; elle consisterait à enfermer les communistes dans des combats internes à répétition, à laisser en friche le terrain principal (l’intervention communiste commune dans les luttes) à durcir la division entre communistes « cartés » et … écartés, à « accumuler des forces » de congrès en congrès pendant que le PCF achève de se vider, tout en laissant finalement l’appareil « socialo-dépendant»  du PCF muté maître du jeu et des échéances, à privilégier le dialogue avec les dirigeants euroconstructifs tout en écartant les contacts d’égal à égal avec les fondateurs du PRCF qui ont pourtant organisé les premiers (la coordination communiste date de 1991) la résistance aux liquidateurs dans les années 90.

Non l’objectif ne peut être, sous couvert de « famille communiste », d’apporter un soutien, fût-il critique, à la future liste européenne de Wurtz et Hénin, les eurodéputés qui rabattent vers la mensongère réorientation  progressiste de l’UE chère au PGE dirigé par Bertinotti, le liquidateur de Rifondazione comunista. Il ne peut s’agir non plus d’amender de gauche la « base commune » antimarxiste de MGB car on ne réforme pas le réformisme, on le combat ! Cette voie conciliatrice reviendrait non seulement à accompagner de gauche la poursuite de liquidation des dirigeants naufrageurs du PCF, mais à laisser les travailleurs de France sans outil politique communiste indépendant du PS en ce moment décisif où se joue le succès ou la mise en échec de la « rupture » thatchérienne de Sarkozy. Soit dit en passant, tout attentisme de cette sorte serait une aubaine pour le NPA « anticapitaliste »… et surtout, anticommuniste et européiste de Besancenot, le liquidateur d’ « extrême gauche » du communisme français ! Non camarades, nous n’avons pas trois, six ou neuf ans devant nous, parce si nous ne rendons pas rapidement à la classe ouvrière l’outil communiste combatif indépendant du PS et de l’Europe de Maastricht dont elle a besoin MAINTENANT et non dans trois, six ou neuf ans quand la « France des travailleurs » chantée par Ferrat aura vécu !

La seconde voie est la voie révolutionnaire de la renaissance unitaire du vrai PCF, le PCF héritier de la Commune, d’Octobre 17 et du Congrès de Tours, du Front populaire, de la Résistance, des conquêtes des ministres communistes de 45 et des luttes anticolonialistes. Cette voie suppose que les militants franchement communistes, ex-membres ou encore membres de l’organisation qui se dénomme encore PCF par antiphrase, se coordonnent dès maintenant dans l’action, qu’ils s’adressent ensemble aux travailleurs pour impulser les luttes, qu’ils rompent politiquement et en pratique les fils paralysants qui les enchaînent encore à l’appareil mutant et à travers lui, au PS et au « Parti de la gauche européenne ». C’est ainsi, non dans les modalités forcément changeantes, mais dans le principe, qu’ont procédé nos anciens au congrès de Tours, quand des communistes membres et non membres de la SFIO discréditée, se groupèrent dans le Comité pour l’adhésion à l’Internationale communiste, non pour « unir la famille socialiste » ou pour créer un « Parti des socialistes », mais pour se séparer ensemble, le moment venu, des dirigeants indignes qui avaient soutenu la guerre impérialiste de 14/18. Car c’est la conciliation avec les réformistes qui affaiblit la classe ouvrière, et c’est la clarté politique qui permet au contraire de rassembler les travailleurs !

C’est pourquoi nous vous faisons à nouveau des propositions unitaires :

      a)  Rencontrons-nous rapidement pour co-organiser une large AG des communistes cartés ou écartés, qui veulent un vrai parti de combat ; ensemble tirons les leçons du congrès du PCF ; sans attendre, mettons en place des actions communes en direction des salariés et des jeunes, construisons une large Convergence d’Action Communiste qui permettrait aux communistes organisés à l’intérieur et à l’extérieur du PCF de mener des campagnes communes (paix, progrès social, démocratie, indépendance nationale, refus de la criminalisation pan-européenne de l’histoire du communisme, les sujets ne manquent pas !), en se liant largement au monde du travail ; en particulier comment aider les syndicalistes de classe à construire ensemble à partir des luttes ponctuelles le « tous ensemble en même temps » qui stoppera le massacre sarko-européiste de notre « France des travailleurs » chantée par J. Ferrat ;

      b)   Co-organisons début 2009 et sans que quiconque fasse un préalable de la question « être ou ne pas être au PCF », un débat sur les conditions de la renaissance du vrai PCF, sur le socialisme et le communisme au 21ème siècle, sur l’histoire du communisme tout en refusant la criminalisation du communisme impulsée par l’UE. Cette proposition n’est pas contradictoire de celle consistant à créer un « réseau communiste » émise par des opposants à la mutation – pourvu qu’il soit ouvert aux camarades non-membres du PCF, et aux groupes communistes qui se sont formés sur sa gauche, et qu’il aide à impulser le combat de classe indépendamment de la direction mutée.

      c)   Face aux affrontements de classes dont est porteuse la crise du capitalisme re-mondialisé, les peuples ont besoin de partis communistes de combat. Rapidement, les travailleurs de France ont besoin d’outil politique communiste indépendant du PS et de ses satellites « mutants ». Alors, rencontrons-nous dans un esprit d’égalité et de fraternité comme y a appelé la Conférence nationale du PRCF réunis fin octobre en présence de 13 délégations étrangères de PC étrangers, de syndicalistes en lutte de Renault et du Livre, etc.

Il y a urgence vitale pour notre peuple et pour l’avenir du communisme organisé en France. Comme le disait Marx, « l’histoire ne repasse pas les plats », alors répondons aux attentes unitaires des communistes en construisant notre unité d’action ICI et MAINTENANT !

 

Fraternel salut communiste.

La commission exécutive du PRCF :

 

Georges Hage, Léon Landini, Georges Gastaud, Jean-Pierre Hemmen, Vincent Flament, Antoine Manessis, Bernard Parquet, Jany Sanfelieu, Pierre Pranchère, Thomas Remmery, Nicolas Aunis, Jean-François Maison, Etorix de Angelis, Bernard Colovray, Aurélien Djament, jacques Coignard, J.C.Houseaux, Madeleine Dupont, J.P.Leroy, Bernard Guillaumin, D.Antonini.

 

 

Tag(s) : #Politique
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