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Hier, nous avons évoqué  la "position commune" prise par la CGT, la CFDT et le Medef. Et des conséquences de l'article 17, contenu dans ce texte. Pour mieux éclairer le sujet, il convient de publier intégralement cet article qui pose problème.
L'article 17 stipule donc :
"Des accords d'entreprise conclus avec des organisations syndicales représentatives et ayant recueilli la majorité absolue des voix aux élections des représentants du personnel peuvent dès à présent, à titre expérimental, préciser l'ensemble des conditions qui seront mises en oeuvre pour dépasser le contingent conventionnel d'heures supplémentaires prévu par un accord de branche antérieur à la loi du 4 mai 2004, en fonction des conditions économiques dans l'entreprise et dans le respect des dispositions légales et des conditions de travail et de vie qui en découlent. Les entreprises transmettront les accords qu'elles auront conclus dans le cadre du présent article à la branche dont elles relèvent, lesquelles en feront une évaluation paritaire".

La CGT n'ignore pourtant pas  que dans plus de 80% des PME, les directions n'ont, face à elles, ni organisations syndicales, ni représentants du personnel. Pour la bonne raison que les patrons font obstacle par tous les moyens à la mise en place de syndicats - surtout ceux de la CGT - dans leurs entreprises, y compris par le licenciement de tout salarié qui aurait l'audace de vouloir implanter une organisation syndicale. Cette menace constitue "l'arme absolue" qui conduit au désert syndical dans la majorité des petites "boites". Et quand il y a des "élus", ce sont, pour le plus grand nombre d'entre eux, que des "créatures" ou des "potiches" aux ordres des patrons.
Donc, ceux-ci obtiennent, avec l'article 17, une marge de manoeuvre considérable pour imposer les horaires, les heures sup', l'annualisation du travail qui leur procureront le maximum de profits. La CGT (et la CFDT) ont ainsi ouvert la boite de pandore au patronat. Mais cela ne suffisait pas au gouvernement.
Fillon, Xavier Bertrand et Sarkozy ont profité de cette brêche ouverte dans la législation sociale pour s'y engouffrer. Et de préparer une loi qui devrait permettre d'aller au-delà de "l'expérimentation" prévue par le fameux article 17 de la "position commune". Le  pouvoir veut donner à toutes les entreprises la possibilité, sous réserve de l'approbation de syndicats-maison, de décider de l'horaire effectif (jusqu'à 48 heures par semaine !) et de l'annualisation du travail. Il leur faudra, en outre, obtenir le feu vert de 30% du personnel. Le marché qui  est offert aux travailleurs, se résume en une  phrase lapidaire : "Acceptez l'oukase patronal ou c'est "la porte". De plus, de nombreux salariés sont en CDD, ce qui les rend encore plus vulnérables.
Face à cette attitude gouvernementale, se sentant "floués", la CGT et la CFDT crient à la trahison :"Nous n'avons pas voulu cela !". Sans doute. Mais à qui la faute ? Qui obligeait les confédérations à accepter l'article 17, en dérogation des actuelles dispositions légales ? Elles sont entrées dans le jeu patronal pour montrer leur "capacité de négocier", d'être des organisations "responsables". Cela s'appelle (oh le vilain mot !), de la "collaboration de classe".
Cet épisode exprime clairement l'évolution réformiste de la CGT et ses désastreuses conséquences pour les salariés. Puissse-t-il ouvrir les yeux des militants qui se battent quotidiennement sur le terrain : Bernard Thibault et consorts se font les complices du Capital, qui trouve en eux d'excellents "partenaires". Les patrons, Sarkozy lui-même,  ne cachent plus l'admiration qu'ils ont pour le "courage" des dirigeants de la CGT pour leur conversion idéologique.
Raison de plus de changer de dirigeants.
Il est grand temps.


Tag(s) : #Social
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