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A propos du « projet » du PCF…

 

Depuis près de vingt ans, la pression idéologique de la bourgeoisie a fait des ravages dans la conscience populaire, du fait de l’absence complète d’une force révolutionnaire qui offre de véritables perspectives de changement.

Les Français dans leur ensemble, le monde du travail e particulier, sont confrontés à l’idée de soumission à l’ordre établi, à l’ordre du Capital.

Sur tous les tons, les politiques (du PS aux forces de droite), et les médias ont semé les graines de la désespérance :

« il n’y a pas d’autres issues possibles que le marché et la libre concurrence », « le communisme est mort  avec l’éclatement de l’Union soviétique » ; « nous vivons dans l’ère de la mondialisation, il faut faire avec », « la fin de l’histoire et la victoire historique du capitalisme»....

 

Face à ce déferlement, le PCF a souvent hurlé avec les loups. Il participe, par son orientation, à la démoralisation de nombre de militants et au dévoiement de beaucoup d’autres.

Le projet d’orientation, présenté par la direction du parti, en vue du congrès de décembre 2008, ne peut que conforter par sa rédaction, le trouble idéologique des militants.

Dans un style abscons, qui contribue à brouiller le débat, le projet prétend dissocier « la mondialisation » de la nature de classe de celle-ci. Elle est présentée comme un phénomène inéluctable, fruit de la« la révolution informationnelle, biogénétique, nanotechnologique… »

Et d’ajouter : « La croissance exponentielle des nouvelles technologies de l’information et de la communication, leur diffusion dans la société, le nouvel âge dans lequel sont entrées les connaissances bouleversent notre quotidien ». Pour en conclure : « Cette révolution transforme les rapports de production, les rapports sociaux, en appelle de nouveaux ».

Exit la lutte de classe, la dénonciation de l’impérialisme !

Et vive la mondialisation ! :

« Pour notre part, nous ne pensons pas que la mondialisation qui est devenue notre quotidien, qui peut donner espoir ou effrayer mais est et restera notre réalité, ferme la porte à des changements émancipateurs. Au contraire, elle peut être une chance de progrès immense (…) Le rejet de la mondialisation peut fort bien aller de pair dans ces conditions avec le développement d’égoïsmes individuels ou catégoriels, de nationalismes ou de communautarismes ».

 

Le document est présenté sous le titre évocateur

« VOULOIR UN MONDE NOUVEAU, LECONSTRUIRE AU QUOTIDIEN »

Il se veut « moderne ».

Il explique :

« Ne pas le voir, se tromper d’époque, c’est apparaître, même à notre corps défendant, comme les défenseurs des acquis d’un monde perdu, plutôt que comme les porteurs des potentiels du monde nouveau qui cherche à se construire. C’est surtout ne pas agir sur les bons leviers, les lieux de pouvoir qui décident réellement de l’avenir, les représentations qui façonnent les consciences ».

Et d’insister ainsi sur les « bons leviers », « les lieux de pouvoir » sur lesquels s’appuyer. On se souvient de cette « théorie », prônée à l’époque par Robert Hue, qui permettait, de 1997 à 2002, de justifier la participation de ministres communistes au gouvernement Jospin, et les accords électoraux avec le Parti socialiste pour conserver députés, et municipalités.

Et le projet de décrire les bouleversements sociaux, intervenus dans notre société :

« L’accélération de ces changements bouleversent en continu le travail, les technologies, les sciences, les produits, la consommation, les rapports au territoire et à la nature, changent la structure, l’organisation, la localisation des activités salariées, déplaçant le centre de gravité des chaînes de fabrication vers les bureaux d’étude ».

Pour la direction du PCF, « le centre de gravité » des activités salariées a évolué de la « forteresse ouvrière » aux « bureaux d’étude ». Pourquoi pas aux « emplois de proximité » et aux « auxiliaires de vie » ?

De cette analyse, les dirigeants concluent :

« Notre civilisation  doit inventer un mode de développement humain durable, non productiviste ».

En clair, la désindustrialisation de la France, programmée et réalisée par le Capital, rejoint sur ce point « la visée communiste » du PCF !…Et de conclure à un nouveau type de développement.

Nous touchons là un aspect important de notre propre réflexion :

l’industrie française (de la fermeture des mines de charbon et de fer à la destruction de notre industrie sidérurgique, en passant par l’externalisation de la production textile), serait-elle condamnée par les impératifs de l’économie ?

Le prolétariat industriel serait-il en voie d’extinction ?

Pourtant, les nouveaux pays en développement rapide s’industrialisent à la vitesse grand V. La Chine concentre avec ses centaines de millions d’ouvriers, la plus importante classe prolétarienne du monde.

Alors pourquoi ‘théoriser » sur le déclin historique de la classe ouvrière ? Ne faut-il pas, au contraire, envisager, pour notre pays, comme urgence prioritaire, une politique de ré industrialisation, seule source de création de richesse ?

C’est la seule voie qui réponde aux nécessités de l’indépendance de la France et à la satisfaction des besoins essentiels de notre peuple.

La direction du PCF n’en à cure. Toutes ses prétentions de promettre la lune dans le cadre du désert industriel ne sont  que billevesées et promesses de gascon !

 

Délaissant l’analyse marxiste, les dirigeants communistes, pour offrir une « nouvelle » voie, se situent dans le cadre de l’Union européenne :

« Au cœur des désordres de ce nouveau monde, l’Union européenne devient un enjeu essentiel, et c’est notamment faute de refonder son projet et ses relations au reste du monde, qu’elle connaît une crise qui ne cesse de s’aggraver.

 

Tout commande d’agir tout à la fois pour favoriser les conditions d’une maîtrise démocratique, publique et multilatérale du développement sur le plan mondial ; pour  relancer le désarmement ; pour réunir les conditions sociales qui rendront solides la sécurité et la paix ; pour obtenir des changements profonds des politiques et de la conception de l’Union européenne ». 

 

On mesure, à cette lecture, le ravage idéologique occasionné par l’orientation prise par la direction du Parti communiste, parmi les masses populaires.

 

 

 

Tag(s) : #Politique
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