Lire la lettre de Guy Môquet, résistant communiste, arrêté dès juillet 1940

Texte repris par
 Sauvons l'Ecole

La lecture de la lettre de Guy Môquet
reste "obligatoire"
selon le ministère

Du NouvelObs

Alors qu'une note du bulletin officiel du 24 septembre laissait la lecture de cette lettre "à l'initiative de chacun", le ministère invoque "une ambiguïté qui a été corrigée". La lecture dans les lycées de la lettre de Guy Môquet, jeune résistant fusillé en 1941, reste "obligatoire" le 22 octobre, anniversaire de sa mort, a indiqué lundi 19 octobre le directeur général de l'enseignement scolaire, Jean-Louis Nembrini. Une note de service, publiée le 24 septembre dernier au  bulletin officiel, pouvait laisser entendre que cette commémoration instaurée en 2007, était devenue optionnelle.
"C'est une ambiguïté qui a été corrigée. J'ai adressé ce matin une lettre aux recteurs pour rappeler cette règle. La lecture de la lettre de Guy Môquet est obligatoire", a indiqué Jean-Louis Nembrini.

D'autres textes de résistants
"Il est demandé de lire la lettre de Guy Môquet le 22 octobre. Mais autour de cette lecture, il est recommandé aux enseignants de bâtir du sens pédagogique. Pour cela nous proposons des textes supplémentaires, qui peuvent accompagner la lecture de la lettre", a-t-il expliqué. "En 2008, année où la France présidait l'Union européenne, nous avions ajouté des textes de résistants européens. Cette année, alors que l'on va célébrer le 70e anniversaire de l'appel du 18 juin, nous ajoutons des textes de résistants de la France libre", a précisé le directeur général de l'enseignement scolaire.

COMMENTAIRES DE
'canempechepasnicolas' :

L'initiative prise par Nicolas Sakozy, en 2007, relève de sa volonté de "brouiller les cartes", en apparaissant, lui, comme un homme "ouvert", sans préjugé, plein de respect pour cet adolescent victime des nazis.
Nombre d'enseignants ont bien vu la manoeuvre et rejettent le procédé présidentiel.
Nous les comprenons.
Mais la réaction de certains d'entre eux, décidé à  boïcoter l'initiative, est-elle la meilleure forme de s'opposer à la démagogie du Président ?
Nous posons la question.
La lettre de Guy Môquet est celle d'un jeune militant de la JC, arrêté dès juillet 40 pour "propagande communiste", un an avant l'agression allemande contre l'Union soviétique. Ce qui met à mal la légende scandaleuse (véhiculée, entre autres,  par les amis de Sarkozy), selon laquelle la résistance du PCF n'aurait commencé qu'après le 22 juin 41.
Guy Môquet sera transferé au camp de Chateaubriant et fusillé comme otage par les Allemands le 21 octobre 1941, en même temps que vingt-six autres militants communistes.
Ces vingt-sept noms ont été choisis en tant qu'anciens dirigeants des luttes ouvrières de 1936, par le ministre de l'Intérieur de Vichy, Pierre Pucheu, un homme du grand capital.
Lire la dernière lettre de Guy, cet adolescent de 17 ans, c'est en rappeler sa dernière phrase :
"Dernières pensées : Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les vingt-sept qui allons mourir".
Cet appel nous conduit à  être fidèles  à l'idéal pour lequel, lui et ses camarades se sont sacrifiés. Cet idéal a été matérialisé par le programme du Conseil National de la Résistance, mis en pratique à la Libération. Et c'est justement les conquêtes sociales et économiques, énoncées dans ce  programme que Sarkozy et les siens mettent, aujourd'hui,  systématiquement en pièces.

Rappelez ces vérités en lisant la letttre de Guy Môquet, n'est-ce pas le meilleur moyen de rendre hommage au jeune communiste et à ses vint-six  camarades, pour le 68ème anniversaire de leur assassinat ?

JeanLEVY